lundi, juillet 24, 2006

Robert Morin, cinéaste indépendant et intègre.

Le plus récent film de Robert Morin est sorti dans les vidéos dernièrement, Que dieu bénisse l'Amérique. Je ne l'ai pas encore vu, car l'esprit festif estival ne convient pas, pour moi, au visionnement des films de Robert Morin, qui ne sont habituellement pas très légers. Ils ne sont pas légers, mais ils sont excellents. Ils sont durs, ils sont déstabilisants, ils font réfléchir, et en ce qui me concerne, ils ont tous été marquants. Requiem pour un beau sans-coeur et Le neg' font définitivement partie de mes top films à vie.

En faisant des recherches relativement à ses deux films les plus récents, Que dieu bénisse l'Amérique et Petit Pow-Pow noel, je suis tombée sur cette entrevue très intéressante accordée en 1997 à la sortie du film Quiconque meurt, meurt à douleurs, un film très très dur sur la drogue et les junkies, tellement réaliste qu'un collègue à moi qui en a attrapé la dernière heure à la télévision récemment était certain d'avoir eu affaire à un documentaire.

L'entrevue ne s'attarde toutefois pas particulièrement à ce film, c'est ce qui en fait toujours une bonne entrevue presque dix années plus tard. L'équipe de hors-champ pose des questions à Morin sur toutes sortes de sujets: l'art & la politique, la télévision, l'humour, la vidéo, le cinéma québécois, et la forme et le contenu de son oeuvre en général.

Je vous suggère la lecture de cette entrevue ici, et je vous livre pour vous mettre en appétit un extrait des plus savoureux, au sujet de ce qu'il appelle "l'entêtement moral de la télévision" qui refuse de programmer des choses différentes:

"...je ne fais pas de film politique partisan, à droite ou à gauche, je ne suis pas nécessairement séparatiste comme Falardeau. L'indépendance c'est avant tout un état mental, ça fait longtemps que je suis indépendant. Je veux seulement faire réfléchir. Je ne crois pas que ce soit menaçant pour une société de pouvoir réfléchir sur des problèmes comme la pauvreté ou la drogue. Sachant en plus, comme on a dit, que ça ne changera pas grand chose, ils pourraient nous laisser faire. Je ne considère pas mes films comme vraiment subversifs, mais c'est sûr que mon objectif est de faire réfléchir les gens pour qu'ils puissent un jour se prendre en main et sortir de leur mentalité de colonisés.

Depuis que les gens ne croient plus en Dieu, ils viennent chercher leur morale à la tv. Puis les flics sont là pour faire respecter physiquement la morale que la tv a imprimée dans l'esprit des gens."

Si les propos de Robert Morin vous intéressent, vous pouvez l'entendre sur le site d'Indicatif Présent, en entrevue avec la très fatiguante Bazzo, pendant 36 minutes, ou en fait un peu moins, étant donnée que l'intervieweuse est toujours très bavarde.


robert morin

vendredi, juillet 14, 2006

c.r.a.z.y., préféré des Québécois ..... un palmarès douteux.

Dans les nouvelles "artistiques" aujourd'hui sur Radio-Canada: Crazy film préféré des Québécois.

Bon. C'est un sondage auquel 20000 personnes ont répondu, c'est peu vous me direz. N'empêche. C'est honteux. Qui sont ces 20000 personnes?? Je vous en prie, ne vous identifiez pas ...... Plus de la moitié de ces films se retrouveraient dans mon palmarès des films les plus poches à vie:

Le top dix des films québécois:
1- C.R.A.Z.Y. (2005): 27,9 %;
2- La grande séduction (2003): 15,5 %;
3- Les invasions barbares (2003): 8,7 %;
4- Séraphin: un homme et son péché (2002): 5,2 %;
5- Cruising bar (1989): 4,1 %;
6- Le déclin de l'empire américain (1985): 3,9 %;
7- Les boys (1997): 3,7 %;
8- Elvis Gratton (1981): 3 %;
9- Mon oncle Antoine (1971): 2,8 %;
10- Aurore (2005): 2 %.

?????????????????????????????
Remarquez en 4e place la merde cinématographique Séraphin machin, puis cruising bar, un des films les plus mauvais que j'aie vu de toute ma vie, les boys, la grande séduction ....?!?!?!?!?!????!?!

Les Québécois ont tellement la mémoire courte ...... Je ne veux pas admettre que cette liste soit réellement l'idée que les Québécois ont de leur cinéma.... ?? du gros rire gras, des sacres, du cul, du sport et du divertissement. ...??

Allez, c'est vendredi, je vous fait cadeau de mon top 21:

Un zoo la nuit
Léolo
J.A. Martin photographe
La moitié gauche du frigo
Le neg'
Requiem pour un beau sans-coeur
Yellowknife
Full blast
Le party
La bête lumineuse
Les voitures d'eau
Pour la suite du monde
Les ordres
L'eau chaude, l'eau frette
Dans le ventre du dragon
Les matins infidèles
La femme qui boit
Les bons débarras
Le violon rouge
L'ange de goudron
Roger Toupin, épicier variété
Entre la mer et l'eau douce
Pouvoir intime

jeudi, juillet 06, 2006

Robert Godin: pas besoin d'être musicien pour avoir la passion de la guitare!

Un article très intéressant dans la Presse aujourd'hui (je suis toujours étonnée d'en trouver un ...) : Le SIMMM rend hommage à Robert Godin .

Le parcours de Robert Godin est fort intéressant, teinté d'une passion pour l'instrument et pour la musique qui ne s'est jamais démentie. J'ai beaucoup fréquenté le site des guitares Godin ayant récemment fait l'acquisition de l'un de leurs instruments: y'a de quoi rendre malade n'importe quel musicien amateur ou professionnel!



Je vous invite à lire cet article et ensuite vous rendre sur le site internet du SIMMM, pour obtenir l'horaire complet des activités: peut-être serez-vous tenté par l'activité apprenez la guitare en une heure avec René Gilbert, mais mieux encore, je vous suggère l'atelier choisir la meilleure guitare pour vous , donné par Robert Godin lui-même, gratos vendredi soir à 18h00.

lundi, juillet 03, 2006

pink floyd et début de réflexion sur le culte de la jeunesse et de la nouveauté

Dernièrement, je m'intéresse à pink floyd... ça fait sourire mon chum ce regain d'intérêt pour un groupe sur lequel j'ai trippé à l'adolescence .... en fait ce qui se produit, c'est qu'aujourd'hui la somme d'informations disponibles (sur tous les sujets d'ailleurs) est impressionnante, ce qui n'était pas le cas "dans mon temps". J'aimais la musique de pink floyd passionnément, mais je ne connaissais pas grand chose de leur "histoire" autre que les lieux communs et je ne pouvais entendre que ce qui était disponible sur disque et ce qu'on nous présentait à la télévision.
Par ailleurs, j'écoute mieux la musique aujourd'hui qu'à quinze ans, je la connais mieux aussi, je suis plus attentive aux détails, j'apprécie donc autrement et davantage.



Ce qui a réveillé ma curiosité, c'est un documentaire sur le making of de dark side of the moon présenté à la télévision et dont je n'ai attrapé que la fin ... déçue de n'avoir pas vu le début, j'ai fait des recherches et trouvé des dizaines de torrents de ce documentaire, ainsi qu'une foule d'autres, des extraits de show, des entrevues ....

Tous ces visionnements, ces lectures et ces écoutes ont entraîné une réflexion .....

De nos jours, seule la jeunesse est valorisée. Il faut être jeune sinon paraître jeune à tout le moins. Les vieux doivent se retirer, céder la place, s'en aller. Tout un discours est dernièrement en vogue comme quoi les vieux groupes qui s'entêtent à faire des disques et des tournées font pitié et sont ridicules, et on accuse leur fans de nostalginite aigüe.

Qui a intérêt à détourner notre attention vers de nouvelles vedettes.... je ne le sais pas... la musique n'a pourtant rien à voir avec l'âge et on en a pour preuve la panoplie de pré-pubère et post-adolescents qui polluent les ondes commerciales de toutes sortes .....

Je me rends compte que toutes ces histoires de vieux groupes et de hasbeen du rock, c'est de la bouillie pour les chats. Les musiciens qui sont pathétiques en vieillissant, ce ne sont pas de vrais musiciens. S'il y a quelque chose à quoi l'âge et l'expérience profitent, c'est bien la musique. La technique s'améliore toujours, la sensibilité se dévoile, les émotions sont plus profondes, il n'y a aucune raison pour qu'un musicien deviennent moins bon avec le temps.

Moins pertinent ..... cela arrive, oui. Pas dans le cas de Pink Floyd dont les textes sont toujours très poignants, comme Money ou Time, et dont la musique ne s'est pas démodée d'un iota. Dimanche, je regardais leur prestation au Live8 en 2005, avec le groupe complet pour la première fois depuis des dizaines d'années ..... c'est très étonnant: je les entendrais pour la première fois aujourd'hui, et je trouverais cela génial.

Qui ne peut pas se sentir interpellé par un texte comme celui-là:
"And you are young and life is long
And there is time to kill today
And then one day you find
Ten years have got behind you
No one told you when to run
You missed the starting gun"

ou comme celui-ci:
"Money, its a crime.
Share it fairly but dont take a slice of my pie.
Money, so they sayIs the root of all evil today.
But if you ask for a raise its no surprise that theyre
Giving none away."

et qui n'est pas touché en plein coeur par la guitare de Gilmour, qui joue visiblement toujours avec le même plaisir et la même intensité après toutes ces années......