mardi, octobre 31, 2006

Incendies, de Wajdi Mouawad: intensité et densité émotionnelle

Chance inouïe hier: j'assistais à la répétition générale-bénéfice de la pièce Incendies, au TNM.


Comment dire? On ne sort jamais intact d'une pièce de Wajdi Mouawad. Son texte, sa mise en scène, son intention, tout est bouleversant, rien n'est gratuit. Bien au-delà du Liban, on comprend l'absurdité de la guerre et la difficile consolation, comment la violence et la colère marquent à jamais une vie. Et plus que tout, comment il est difficile, et peut-être impossible, j'y songe depuis hier soir, de sortir de cette spirale infernale, du point de vue social mais surtout personnel. Comment se libérer de cette colère, de cette guerre qu'on a au fond de soi, qui ne nous quittera peut-être jamais, comment offrir la rédemption à ses bourreaux, l'amour à ses enfants, peut-on contenir autre chose que la haine quand on l'a vue et senti d'aussi près? Peut-on se réconcilier, pardonner, avancer? Pour Mouawad, la reconstruction est possible grâce à la parole libérée qui permet de régler les choses.

Je ne connais pas la guerre, et je me demande, comment pouvons-nous vivre des vies si différentes ici et au Liban, ici et dans tout autre pays en guerre, des vies si différentes pour des êtres si semblables. La guerre brise tout, elle brise à jamais les êtres, elle les habite pour toujours, j'en suis convaincue. Hier, Wajdi Mouawad a présenté sa pièce sur la scène, petit et timide dans le coin gauche. Après la représentation, je pleurais en me demandant comment il pouvait avoir en lui toute cette souffrance, toutes ces émotions, toute cette réflexion, toute cette sensibilité ... et trouver la force et la générosité de les partager avec nous.

Je n'ai pas fini de réfléchir au propos de cette pièce.

Le très détaillé et intéressant programme de la pièce
au sujet de cette pièce dans la Presse

le très beau texte de Mouawad écrit cet été au sujet du Liban
pour ceux qui sont capable d'endurer Charette, l'entrevue avec Mouawad à son émission



Mouawad a écrit un extraordinaire livre, Visage retrouvé qui a été adapté et monté au Théâtre
d'aujourd'hui la saison dernière avec Marc Béland, aussi intime et intense que l'oeuvre de dramaturgie de l'auteur.


photo de Patrick Sanfaçon

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

ca donne envie d,y aller merci rej

7:39 p.m.  

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